Biographie
L'esprit d'un des poètes les plus populaires de notre époque traverse les rues comme une douce brise. Avec son style décontracté, son dynamisme et son chapeau mou, Charles Trénet a chanté jusqu'à son dernier soupir...
Né à Narbonne, ville qu'il a célébrée à maintes reprises, il a grandi dans un environnement musical raffiné. Une complicité profonde le lie à son frère aîné, offrant une bouée de sauvetage face à la séparation de leurs parents. Attiré très tôt par l'art, Charles, une fois son bac en poche, part étudier à Berlin. Avant de devenir chanteur, il travaille comme accessoiriste pour le cinéma.
Sa vie bascule lors d'une rencontre dans un club de jazz, un genre musical qui fait une entrée fracassante en France, avec le pianiste Johnny Hess. Ensemble, ils forment un duo qui connaît rapidement le succès. "Quand les beaux jours seront là", alors qu'il effectue son service militaire à 23 ans et s'ennuie profondément dans la caserne, Charles écrit "Y'a d'la joie".
Les débuts du "fou chantant"
En 1938, Charles Trénet foule les planches pour la première fois, séduisant immédiatement le public avec son allure juvénile et espiègle. Il retourne au cinéma, cette fois en vedette, dans la comédie musicale "Je chante". Pendant la Seconde Guerre mondiale, le style "zazou" de Charles apporte un peu de réconfort aux Français. Chacun fredonne "La mer" pour chasser les pensées sombres.
En 1951, Trénet crée "La folle complainte", l'un de ses titres emblématiques, mêlant légèreté et gravité. Ses performances sur scène sont des triomphes, et la vente de ses disques ne cesse de croître. Il devient naturellement une figure incontournable de la chanson, avec des œuvres telles que "Le jardin extraordinaire", "Moi j'aime le music-hall", autant de petites histoires, de perles poétiques. Même "Nationale 7", dédiée aux congés payés, prend l'allure d'une histoire splendide et ensoleillée !
Les années 60 marquent un ralentissement de sa carrière. Fort de ses succès et de l'amour indéfectible du public, il prend le temps de vivre et remonte sur scène de manière occasionnelle. Il envoie de temps à autre des messages d'amour à ses admirateurs avec des titres comme "Fidèle".
Une nouvelle génération le découvre en 1987 lors de mémorables concerts au Châtelet. À 74 ans, il prouve qu'il n'a rien perdu de son dynamisme. Son dernier album sort en 1999. "Les poètes descendent dans la rue" donne naissance à un mouvement culturel inédit, plaçant la poésie en première ligne. Le chanteur s'éteint le 19 février 2001 après une vie bien remplie.
Parmi les disques et hommages rendus au "fou chantant", on trouve "Je n'irai pas à Notre-Dame", un album sorti en 2006 et enregistré à la fin des années 90. Composé de onze chansons inédites, il révèle un Charles Trénet tour à tour nostalgique, joyeux et amoureux, notamment avec les titres "Pardon" et "L'amour ça s'en vient". Éternel "fou chantant" qui demeurera à jamais dans nos mémoires. Celui qui désormais côtoie les étoiles doit orchestrer le subtil rendez-vous de deux astres qui le caractérisent si bien : "Le soleil et la lune".