Les Amoureux des bancs publics

Les gens qui voient de travers pensent que les bancs verts
Qu'on voit sur les trottoirs
Sont faits pour les impotents ou les ventripotents
Mais c'est une absurdité car à la vérité, ils sont là c'est notoire
Pour accueillir quelque temps les amours débutants

Les amoureux qui s'bécotent sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s'foutant pas mal du regard oblique des passants honnêtes
Les amoureux qui s'bécotent sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s'disant des "je t'aime" pathétiques
Ont des petites gueules bien sympathiques

Ils se tiennent par la main, parlent du lendemain, du papier bleu d'azur
Que revêtiront les murs de leur chambre à coucher
Ils se voient déjà doucement elle cousant, lui fumant dans un bien-être sûr
Et choisissent les prénoms de leur premier bébé

Les amoureux qui s'bécotent sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s'foutant pas mal du regard oblique des passants honnêtes
Les amoureux qui s'bécotent sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s'disant des "je t'aime" pathétiques
Ont des p'tites gueules bien sympathiques

Quand la sainte famille machin croise sur son chemin deux de ces malappris
Elle leur décoche hardiment des propos venimeux
N'empêche que toute la famille
Le père, la mère, la fille, le fils, le Saint Esprit
Voudrait bien de temps en temps pouvoir s'conduire comme eux

Les amoureux qui s'bécotent sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s'foutant pas mal du regard oblique des passants honnêtes
Les amoureux qui s'bécotent sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s'disant des "je t'aime" pathétiques
Ont des p'tites gueules bien sympathiques

Quand les mois auront passé, quand seront apaisés leurs beaux rêves flambants
Quand leur ciel se couvrira de gros nuages lourds
Ils s'apercevront émus qu'c'est au hasard des rues sur un d'ces fameux bancs
Qu'ils ont vécu le meilleur morceau de leur amour

Les amoureux qui s'bécotent sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s'foutant pas mal du regard oblique des passants honnêtes
Les amoureux qui s'bécotent sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s'disant des "je t'aime" pathétiques
Ont des p'tites gueules bien sympathiques

"Les Amoureux des Bancs Publics" de Georges Brassens est une chanson qui célèbre l'amour naissant et les moments romantiques partagés sur les bancs publics. Voici une analyse des paroles :

1. Lieu de Rendez-vous : Les bancs publics sont présentés comme le lieu privilégié des amoureux débutants. Brassens suggère que ces bancs verts ne sont pas seulement destinés aux impotents ou aux ventripotents, mais servent également de lieu de rencontre romantique.
2. Indifférence aux Regards : Les amoureux, bien que conscients du regard oblique des passants honnêtes, se fichent de ce jugement. Cela souligne l'idée que leur amour est plus important que l'opinion des autres.
3. Expressions d'Affection : Les amoureux échangent des "je t'aime" pathétiques avec des gestes d'affection sur ces bancs. Brassens décrit leurs expressions comme pathétiques, mais ajoute qu'ils ont des "p'tites gueules bien sympathiques," ce qui suggère une certaine tendresse envers ces amoureux.
4. Projets d'Avenir : La chanson évoque les rêves futurs des amoureux qui se voient déjà dans une vie commune. Ils parlent du papier bleu d'azur qui revêtira les murs de leur chambre à coucher et choisissent même les prénoms de leur premier bébé.
5. Comparaison avec la Sainte Famille : Brassens souligne l'ironie en comparant ces amoureux malappris à la sainte famille, suggérant que, malgré l'opposition ou le jugement extérieur, l'amour simple des amoureux sur les bancs publics peut être plus authentique.
6. Morale de l'Histoire : À la fin de la chanson, Brassens révèle que, malgré les épreuves futures et le passage du temps, les amoureux se rendront compte que le meilleur morceau de leur amour a eu lieu sur ces fameux bancs publics.

En résumé, "Les Amoureux des Bancs Publics" est une chanson nostalgique qui célèbre les débuts romantiques et l'innocence de l'amour partagé sur les bancs publics, soulignant la beauté des moments simples dans une relation.